Les parkings longeant les rempart d’Avignon sont, depuis des lustres, des lieux habituels de prostitution nocturne. Certaines prostituées travaillent dans des camionnettes qui s’y trouvent garées et n’en bougent plus (c’est le cauchemar des « véhicules ventouses » !).
Depuis plusieurs années, les parkings ont progressivement cédé la place à des pelouses et des parterres de fleurs. Il n’en subsiste donc plus que quelques portions, Quai de la Ligne, Allées de L’Oulle et Portail Magnanen où se regroupaient les camions en question (à noter que les 4X4 des bourgeois, touristes et commerçants bénéficient d’un nouveau parking souterrain Vinci en plein centre-ville).
La municipalité (UMP) a récemment fait installer des portiques à gabarit réduit aux entrées de ces parking (voir photo) pour chasser les prostitués. Leurs camionnettes ont donc disparu ; où travaillent-elles aujourd’hui ?
Il est vrai que cela la foutait mal vis à vis des touristes ou des bourgeois qui promenaient leur chien. L’objectif est donc d’éloigner les travailleuses du sexe pour fignoler le grand nettoyage/gentrification du centre-ville, la façade d’Avignon. C’est aussi une mesure qui, pour un modeste investissement, peut permettre de gagner une poignée de voix de réacs aux prochaines élections. La future maire (PS), Cécile Helle, qui souhaite « dynamiser le centre-ville », ne doit pas voir d’un mauvais œil ce petit, mais efficace, dispositif.
Dommage aussi pour ceux qui vivent en camion et galèrent déjà pas mal pour se poser, mais Avignon a semble-t-il besoin de visiteurs d’une autre classe.