Un camarade nous signale qu’une émission quelque peu ancienne de Radio libertaire, autour de Claude Guillon et de son livre, Je chante le corps critique, les usages politiques du corps (éditions H&O, 2008), est disponible en podcast ICI.
Quels sont les enjeux politiques autour du corps ? Claude Guillon, auteur notamment de Suicide, mode d’emploi (éd. Alain Moreau, 1982) avec Yves le Bonniec, a écrit plusieurs ouvrages sur cette question. Dans Je chante le corps critique, les usages politiques du corps aux éditions H&O (septembre 2008), il nous propose un essai exhaustif, appuyé par de nombreux exemples qui tranchent parfois avec les sommes de chercheurs universitaires.
Communiste libertaire, il interroge le rôle du corps dans le système capitaliste, de l’eugénisme au XIXe siècle aux nanotechnologies aujourd’hui et bientôt les NBIC (Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives). Ce domaine scientifique touche aux limites de l’humain, travaillant au-delà des capacités humaines en les couplant avec l’informatique, ce qui soulève des réflexions sur le transhumanisme.
Avec l’avènement du capitalisme, le corps est soumis aux conditions de travail, régies par le taylorisme, puis le fordisme. La force de travail devient la fierté des ouvriers qui s’opposent parfois aux patrons paternalistes tentés d’assurer le renouvellement de la main-d’œuvre avec des assurances-vie dont ils veulent maîtriser la gestion. Au XXe siècle, le corps devient marchandise et Claude Guillon développe longuement la situation du corps des femmes, objet de séduction et de possession dans une société misogyne.
Le corps est aussi utilisé par les artistes ou les militants. Ces derniers s’en servent lors des grèves de la faim ou lors de manifestations dans lesquelles la nudité est exposée. Mais il en est aussi question dans les luttes sur le genre. Homosexuels, bisexuels et transsexuels sont-ils des éléments moteurs dans la lutte contre le système capitaliste ? Ou risquent-ils de rallier les transhumanistes qui souhaitent « ouvrir les droits de toutes les personnes intelligentes, vaincre le racisme humain et établir une citoyenneté cyberorganique » ? Pour Claude Guillon, l’enjeu est « la dépossession définitive de l’espèce humaine dans son cadre de vie et son histoire« .
SOURCE : http://souriez.info/Ecoutez-les-amis-d-Orwell