PIB: l’effet de la faible employabilité des femmes
Le Maroc perd chaque année 25% de son PIB en raison de la faible pénétration des femmes dans le monde du travail et de la forte disparité hommes/femmes. Comparativement aux pays voisins, le royaume fait office de mauvais élève.
La situation de l’emploi des jeunes inquiète Bank Al-Maghrib [ la banque centrale du Maroc], plus particulièrement chez les femmes! Comme le constate L’Economiste dans son édition du jour, «près d’un jeune sur trois n’est ni en emploi, ni en éducation, ni en formation». Pire, les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont les plus touchées par ce phénomène. Elles sont, en effet, concernées à 45%, alors que seuls 11,4% des hommes dans la même catégorie d’âge sont touchés. Face aux pays voisins ou comparables, le Maroc est à la traîne. «Le royaume prend moins bien soin de ses femmes que l’Egypte, la Turquie ou encore l’Algérie», note le journal. A l’inverse, il s’occupe mieux de ses hommes, en comparaison à ces mêmes pays.
Ceci étant, la faible proportion des femmes dans le monde du travail est spécifique, comme le constate L’Economiste, à la région Mena. «Le taux de contribution des femmes à l’économie y est le plus faible à travers le monde». Et pour cause, mentalités obligent, les femmes, dans ces pays, sont majoritairement des femmes au foyer. Pour des raisons diverses (choix personnel, environnement difficile…), c’est aussi le cas au Maroc où plus de la moitié (59%) d’entre elles sont dans ce cas, comme l’assure BAM.
Toujours est-il que la faible qualification reste le principal frein à l’emploi des femmes. Les chiffres de la banque centrale l’illustrent bien. A peine 20% des femmes en âge de travailler sont en emploi, et la moitié d’entre elles sont des ouvrières.
La faible employabilité des femmes, ajoutée à la forte disparité avec les hommes dans le monde du travail, affecte négativement l’économie. «Ce sont 25% du PIB en moins chaque année.»