L’article d’Orient XXI cité précédemment sur la « contre-transition démographique » au Moyen-Orient et en Afrique du Nord [ICI] n’évoque que très allusivement la question religieuse. Dans son dernier ouvrage, Gilles Kepel l’aborde à propos de l’augmentation du taux de fécondité en Égypte :
« Le régime instauré par le maréchal Sissi après la répression sans merci des Frères musulmans dès l’été 2013 l’a vu remplacer ceux-ci, pour mailler le tissus social dans les milieux populaires et y pallier la déficience de l’État, par des mouvements salafistes politiquement inoffensifs à son endroit, mais considérant la fécondité exubérante comme un don imprescriptible d’Allah ainsi qu’un devoir religieux pour que les musulmans dominent la planète. »
Gilles Kepel, Le Prophète et la pandémie. Du Moyen-Orient au jihadisme d’atmosphère, Gallimard, 2021, p. 171