Par Yves Vilagines, journaliste aux Échos
26 % de femmes aux postes à responsabilité en France ! Si le nombre de femmes progresse dans le top management et les conseils d’administration, ce n’est pas encore la parité.
Dans les entreprises du CAC 40, les femmes aux postes clés sont peu nombreuses. Seulement 8 femmes à la tête des ressources humaines, 4 femmes aux commandes des finances, et 4 ayant le titre de directrice générale. Aucune Pdg ou présidente ! Bref, le tableau dans les entreprises du CAC 40 n’est pas encore très rose. Les grandes entreprises cotées sont pourtant les plus sensibles à question de l’égalité, de la mixité voire de la parité. Ce sont souvent les plus promptes à faire étalage de leurs engagements dans le domaine.
33 % de femmes PDG en Thaïlande contre 10 % en France
Selon une étude internationale de Grant Thornton, les femmes occupent à peine 10 % des postes de Pdg en France. Les femmes à ce niveau de responsabilité sont trois fois plus nombreuses en Thailande, au Danemark et en Allemagne. Toujours selon cette étude, les femmes sont 26 % aux postes à responsabilité dans les entreprises françaises. C’est un point de mieux que la moyenne européenne. Mais là encore l’exemple vient de plus loin, en particulier des pays baltes où les femmes sont 40 % aux postes à responsabilité.
Le constat est le même concernant les conseils d’administration. Selon l’observatoire Ethics & boards, les femmes occupent moins d’un quart des sièges des conseils d’administration aussi bien dans les sociétés du CAC 40 que dans celles du SBF 120. L’objectif fixé par la loi de 40 % de femmes dans les conseils des sociétés cotées d’ici 2017 sera difficilement atteint tant les personnalités visibles sont aujourd’hui sollicitées. « Il y a encore très peu de femmes à ce niveau », estime même Pascale Auger, administratrice indépendante qui siège notamment au comité d’audit de Manutan international.
Le plafond de verre est aussi culturel
La progression des femmes vers les postes de directions est donc lente, ce qui amène le Boston Consulting Group a reposer la question du plafond de verre dans les organisations. « Pourquoi, en cette deuxième décade du 21eme siècle, si peu de femmes accèdent encore au sommet ? », s’interrogent les consultants du BCG. Selon les recherches menées auprès de 1.700 managers, il ressort que les barrières sont plus culturelles qu’organisationnelles. 74 % des femmes managers estiment que l’obstacle plus important à leur évolution de carrière est la culture masculine dominante au sien du top management. LA SUITE