INCENDO
Sur le rapport entre genres & classes. Revue de presse & textes inédits
Espagne : un dangereux «krach» démographique

Depuis 2008, alors que le nombre de sans-emploi n’a cessé d’augmenter, la fécondité espagnole a continuellement diminué.

En Espagne, la coïncidence saute aux yeux. Entre 2000 et 2008, le taux de fécondité des Espagnoles augmentait régulièrement, de 1,2 à 1,4 enfant par femme. Puis, en 2008, le mouvement s’est brusquement inversé, et la courbe est descendue jusqu’à 1,3 en 2011.

Or, 2008 marque précisément le début de la crise économique. Depuis, le nombre de sans-emploi n’a cessé d’augmenter, et la fertilité espagnole de diminuer. Les chiffres globaux de la natalité vont dans le même sens. En 2011, les 470.553 nouveau-nés de l’année représentaient une chute de 3 % par rapport à 2010 et même de 9,2 % par rapport à 2008, selon l’Institut national de statistiques (INE).

Au-delà de cette coïncidence des courbes, y a-t-il une relation de cause à effet? Selon un récent sondage, 70 % des Espagnols confirment avoir retardé la conception d’un enfant à cause du contexte économique. De même, 80 % des femmes et 56 % des hommes considèrent que la crise a influé sur le nombre d’enfants qu’ils souhaitaient avoir.

Pour David Devolder, chercheur au Centre d’Estudis Demogràfics de Barcelone, la dépression est «une cause possible de la baisse de la fécondité». «Face aux problèmes économiques, au chômage et à l’incertitude, les gens attendent une année meilleure, de la même manière qu’ils retardent par exemple l’achat d’une voiture», explique-t-il. La suite

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