Le réveil en colère des ouvrières du textile
A la tombée de la nuit, les petites mains du textile cambodgien sortent par milliers des usines de la banlieue de Phnom Penh, les traits tirés. Le royaume a attiré les grands marques mondiales, au prix de salaires désespérément bas et de cadences infernales.
De plus en plus d’entreprises internationales délocalisent leur production de textile à la recherche, encore et toujours, de meilleurs coûts.
Mais des scènes d’évanouissements collectifs ont tiré la sonnette d’alarme. Et la colère monte, tandis que sous-traitants et grandes marques se renvoient la balle sur leurs responsabilités respectives.
Ou Nin, 25 ans, semble épuisée. Elle fabrique des vêtements pour une marque américaine pour à peine quatre euros par jour. “Ils impriment des T-shirts. L’odeur y est très désagréable, c’est insupportable”, confie-t-elle à l’AFP en attendant le camion qui la ramène chez elle.
Avec primes et heures supplémentaires, les ouvrières arrivent à gagner en moyenne 60 euros mensuels. Pour survivre, elles dépassent souvent la limite légale des soixante heures hebdomadaires, au risque de se mettre en danger.
“Il fait souvent chaud à l’intérieur de ces usines. Il arrive aussi qu’elles inhalent des substances toxiques”, explique Moeun Tola, responsable du programme ouvrier du Community Legal Education Centre, qui leur apporte un soutien légal.
Surmenage, sous-alimentation et mauvaise ventilation expliquent “les évanouissements de masse qui ont eu lieu dans les usines depuis 2010″, estime-t-il.
L’an dernier, elles seraient 1 100 ouvrières à avoir perdu connaissance dans les usines de confection.
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