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Vietnam : Les ouvrières apprennent les arts martiaux

Au lieu d’aller dans des centres de remise en forme, un grand nombre de travailleuses d’Hô-Chi-Minh-Ville sont aujourd’hui désireuses d’apprendre les arts martiaux. Il s’agit d’une nouvelle tendance qui est apparu alors que le vol est devenu un gros problème dans la ville.

 ouvrières du Vietnam 02

Mme Tran Thi Lan, employée dans la zone industrielle de Tan Vinh Loc raconte : « Il y a un mois, sur le chemin du retour, ma moto est tombée en panne et j’ai dû marcher avec le véhicule. Un gars d’âge moyen m’a suivi pendant un long moment. Dans un endroit sombre, il s’est précipité sur moi et a mis son bras autour de mon épaule. Mais je me suis retourné pour l’esquiver et, en même temps, je lui ai donné un coup de coude en criant. L’homme a dû fuir ».

Mme Nguyen Anh Thu qui travaille dans la zone franche de Thuan Tan se souvient : « Une fois, j’ai du travailler de nuit. Sur le chemin du retour j’ai croisé deux jeunes hommes sur une moto, portant des masques, qui m’ont suivi. Lorsqu’ils se sont approchés de mon vélo, je suis tombé au sol. Deux gardes de la zone franche sont alors arrivés et les deux hommes se sont enfuis ».

« Après cet incident, j’ai pensé que je ne pourrais jamais plus sortir le soir mais, sur la zone franche, je dois parfois travailler la nuit. Et puis, par hasard, en lisant un journal, j’ai vu une annonce pour des cours d’auto-défense, et je me suis inscrite immédiatement », dit-elle.

M. Nguyen Viet Cuong, vice-président de la Fédération du travail d’ Hô-Chi-Minh-Ville, dit qu’il est bon pour les travailleuses de pratiquer les arts martiaux pour se protéger et faire face aux situations dangereuses qu’elles peuvent rencontrer quand elles rentrent tard du travail. C’est aussi un moyen d’améliorer sa santé.

Beaucoup de participantes aux cours d’autodéfense n’ont pas eu autant de chance que Thu et Lan. Elles disent qu’elles ont été dépouillées et blessées. « De nos jours, le vol est endémique. C’est bien de connaître un peu les arts martiaux », explique Mme Tuyet Nhung, ouvrière à Hô-Chi-Minh-Ville. Nhung a passé le second niveau des cours.

Mme Ha, travailleuse de la zone industrielle de Tan Binh, dit qu’elle a commencé à apprendre les arts martiaux l’année dernière. « Il y a des femmes dans mon cours déterminées à apprendre parce qu’elles sont victimes de violence domestiques. Elles ne pratiquent pas les arts martiaux pour se battre contre leur mari, mais pour éviter leurs coups, de sorte que leur visage n’est pas tuméfié… », ajoute-elle.

M. Phan Huu Phuoc Huy, vice-directeur du Palais de la culture des travailleurs d’Ho Chi Minh Ville, l’organisateur des cours d’auto-défense, affirme que si après un mois de pratique des arts martiaux, les femmes ne peuvent pas abattre trois voleurs en même temps, elles savent au moins que faire quand elles sont attaquées et peuvent donc se défendre.

SOURCE : http://english.vietnamnet.vn  (traduit par nos soins)

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