INCENDO
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Différences d’infécondité selon les catégories sociales?

INSEE: à 48-52 ans, un homme sur cinq n’a pas eu d’enfant

De plus en plus d’hommes n’ont pas d’enfant, ni biologique ni adopté, un phénomène qui s’explique en partie par une hausse de la proportion de ceux qui n’ont jamais vécu en couple, souligne une étude de l’Insee publiée jeudi.

Dans son édition 2013 de «France, portrait social», l’Insee a étudié l’évolution de la fécondité des hommes et des femmes nés entre 1931 et 1965, âgés aujourd’hui de 45 à 79 ans.

En 2011, plus d’un homme sur cinq né entre 1961 et 1965 n’avait pas de descendance. Et même en tenant compte du petit nombre qui va devenir père par la suite, la proportion devrait rester proche de 20%, comparé à environ 13% pour la génération 1941-45.

«Cette forte hausse est d’abord imputable au nombre croissant d’hommes qui n’ont jamais vécu en couple, mais pas seulement», observe l’Inse. L’absence d’enfant, ou «infécondité», augmente également chez ceux qui ont vécu en couple.

Chez les femmes, le constat est différent. L’infécondité n’augmente que légèrement, et seulement pour les générations 1961-65. En 2011, 13,5% de celles-ci n’avaient pas d’enfant comparé à 12% pour les générations précédentes.

«Les niveaux élevés d’infécondité observés pour les générations nées entre 1961 et 1965 ne sont pas inédits dans l’histoire», souligne l’Insee. «Au début du XXe siècle, la proportion de femmes sans enfants dépassait 20%. Le célibat était beaucoup plus fréquent, et la part des couples sans enfants plus importante». L’infécondité a ensuite baissé jusqu’aux générations nées en 1945, en lien notamment avec l’amélioration des conditions de grossesse et d’accouchement.

Les générations nées entre 1951 et 1965 «ont eu accès, dès le début de leur vie sexuelle et féconde, à la contraception et à l’avortement. Paradoxalement, ce nouveau contexte sociétal et médical a permis, à plus d’hommes que de femmes, de concilier le désir de vivre en couple et de ne pas avoir d’enfants».

Les hommes sans diplôme les plus inféconds

Chez les femmes, ne pas avoir d’enfant est désormais presque aussi fréquent pour les non diplômées que pour les diplômées.

En revanche, «les hommes sans diplômes sont les plus inféconds», a souligné lors d’une conférence de presse Luc Masson, chargé d’étude à l’Insee.

Les différences notées entre catégories sociales se réduisent chez les femmes. La proportion de femmes cadres sans enfants est passée de 27% à 17% entre les générations 1931-35 et 1961-65, même si elles demeurent plus souvent sans enfant que les autres catégories sociales.

Les différences d’infécondité par catégories sociales sont plus marquées chez les hommes: un quart des employés n’a pas eu d’enfant, près de deux fois plus que pour les artisans et les commerçants. Seuls 17% des hommes cadres restent sans enfants. «Employés et ouvriers sont plus souvent sans enfants, car ils sont plus nombreux à n’avoir jamais vécu en couple», selon M. Masson.

Outre la forte hausse de l’infécondité, l’étude de l’Insee observe un recul des familles nombreuses.

Une femme née entre 1961 et 1965 a eu en moyenne 1,99 enfant, comparé à 2,48 pour celles nées entre 1931 et 1935.

La fécondité des femmes immigrées continue de baisser. En 2011, celles nées entre 1961 et 1965 ont eu en moyenne 2,42 enfants, alors que celles nées 30 ans plus tôt en avaient en moyenne 3,28.

SOURCE : Libération/AFP

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