INCENDO
Sur le rapport entre genres & classes. Revue de presse & textes inédits
Haïti : ouvrières du textile en grève

Ouviers ouvrières du textile à Haïti

Haïti-Manifestation : Des ouvriers d’usines textiles réclament un salaire minimum de 500 gourdes

Plusieurs centaines d’ouvrières et ouvriers haïtiens travaillant dans des industries d’assemblage, ont manifesté, ce 10 décembre 2013, dans plusieurs rues de Port-au-Prince pour revendiquer 500 gourdes comme salaire minimum.

Durant cette manifestation, qui a abouti devant le parlement, les ouvriers, pour la plupart des femmes, ont exprimé leur rejet du salaire minimum recommandé dernièrement par le Conseil supérieur des salaires (Css).

Fin novembre dernier, le Css, instance chargée d’assurer l’augmentation du salaire de tous les secteurs de travail du pays, a suggéré de faire passer de 200 à 225 gourdes le salaire minimum journalier pour le secteur des ouvriers des usines travaillant dans le textile.

« Cinq cents gourdes !, Patrons quand on a faim on ne joue pas », ont scandé les manifestants armés de branches d’arbre.

Les protestataires soutiennent que le salaire minimum est insuffisant et ne peut leur permettre de subvenir convenablement à leurs besoins de tous les jours.

Ainsi, critiquent-ils le Css qui, selon eux, ne tient nullement pas compte de l’augmentation du cout de la vie.

« Le salaire donné ne peut rien pour moi. Je suis toujours obligée de faire des prêts à des taux exhorbitants », se plaint une ouvrière mère de six enfants, disant que malgré son emploi elle se trouve dans l’impossibilité de prendre soin de sa famille. « Nous sommes fatigués des 200 gourdes ».

Entre autres revendications, les ouvriers et ouvrières dénoncent les mauvaises conditions de travail dans les usines de sous traitance ou ils consomment de l’eau non potable et travaillent sous une chaleur intense.

Les manifestants disent désormais ne plus reconnaitre l’autorité de leur représentant au Conseil, le qualifiant de traitre.

« Nous sommes venus ici pour dire à bas le Css, qui ne fait rien pour l’amélioration des conditions salariales des ouvriers. Aussi, nous ne reconnaissons plus l’autorité de nos représentants dans le conseil, qui ne respecte pas nos mots d’ordre », a déclaré Télémaque Pierre, coordonnateur General du Syndicat des ouvriers du textile et de l’habillement (Sota).

Des parlementaires apportent leur appui

Des parlementaires haïtiens dont les députés Arnel Bélisaire et Fritz Gérald Bourjolly ont affiché leur appui aux ouvriers.

Arnel Bélisaire qui a reçu quelques membres de syndicats au parlement promet de les accompagner tout en les invitant à s’unir s’ils veulent que leurs revendications soient prises en compte.

« Ils volent le courage des ouvriers travaillant dans les usines de sous-traitance », reconnait le député de Delmas/Tabarre.

Pour sa part, le député Bourjolly estime que c’est « tout à fait normal » que les ouvriers viennent devant le parlement, « parce qu’ils sont l’objet d’abus et qu’ils ont des revendications à faire passer ». « Nous allons nous réunir avec les personnes concernées et les patrons afin de trouver une solution négociée à cette problématique », assure-t-il.

« S’ils travaillent, on doit leur donner ce qu’ils méritent. De nos jours avec 225 gourdes, une personne ne peut boire et manger », admet le parlementaire.

Les ouvriers se disent déterminés à continuer la série de manifestations jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. « Pour ces 500 gourdes, on est prêt à mourir », lance un d’entre eux.

SOURCE : www.alterpresse.org

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