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Japon : place des femmes dans les entreprises
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place des japonaises dans les entreprises

Japon: la (très maigre) place des femmes dans les entreprises

Il est connu que les femmes sont sous-représentées dans les entreprises japonaises, mais les chiffres sont pires qu’on ne l’imaginait, révèle une base de données nominative en ligne ouverte vendredi par le gouvernement.

Depuis qu’il est revenu au pouvoir en décembre 2012, le Premier ministre conservateur Shinzo Abe a fait de la relance économique sa priorité. Or, comme le dit le Fonds monétaire international (FMI), la croissance du Japon pourrait être dopée si le taux d’activité des femmes était plus élevé, ce qui suppose aussi qu’elles puissent accéder à des postes plus importants au lieu de rester cantonnées à des fonctions subalternes.

Tablant sur l’émulation, le gouvernement a demandé à 3.552 entreprises cotées de publier un ensemble de données les concernant (nombre de salariés, nombre de cadres, répartition par sexe, proportion de femmes dans les comités de direction, salaires moyens, taux de prises de vacances, congés parentaux, etc.).

A la date d’ouverture du site (31 janvier), un tiers des sociétés avaient répondu à ces questions, dressant un état des lieux au 1er avril 2013.

A titre d’exemple, on constate ainsi que le constructeur d’automobiles Toyota emploie 68.501 salariés au Japon, parmi lesquels seulement 7.425 femmes (10,8%). Ce total comprend 9.343 cadres, dont seulement… 82 femmes (même pas 1%). Et sur 68 membres du comité de direction, il n’y a en tout et pour tout qu’une femme. Les ratios sont encore inférieurs chez son concurrent Honda.

Interruption de carrière

Dans l’autre domaine vedette de l’industrie nippone, l’électronique, le fleuron Sony fait à peine mieux. Sur 15.531 salariés au Japon, on ne dénombre que 2.754 femmes (17,7%) et tout juste 264 cadres sur les 5.941 recensés (4,4%). Trois femmes font partie du comité de direction qui regroupe 46 personnes. Son rival Panasonic a 16,6% de salariés de sexe féminin, mais seulement 2,5% de femmes parmi ses cadres et une seule au comité de direction qui compte 43 membres.

Dans le secteur a priori très féminin des cosmétiques, les femmes sont effectivement plus présentes, mais leur proportion se réduit à mesure que l’on grimpe dans la hiérarchie: elles représentent 51,4% des quelque 4.000 salariés de Shiseido au Japon, 25,6% de son millier de cadres et 16,7% de son comité de direction.

Le même constat peut être établi dans le secteur de la distribution. Dans le groupe de grandes, moyennes et petites surfaces Aeon, le ratio de femmes est de 31,4%, mais il n’y a que 10% de cadres féminins et 7,7% de femmes dans le comité de direction.

La principale raison de cette sous-représentativité féminine réside dans l’habitude qu’ont les Nippones d’interrompre leur évolution professionnelle pour enfanter, ce qui dissuade les employeurs de leur confier tôt des responsabilités et de les faire progresser dans la hiérarchie. Lorsqu’elles reviennent sur le marché du travail après avoir éduqué leurs enfants, elles sont souvent sous statut précaire et/ou à temps partiel.

SOURCE : Le Point

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