Dans le village de Xaltianguis, qui dépend de la municipalité d’Acapulco, au Mexique, la violence est telle que les femmes ont décidé de prendre les armes pour défendre leur progéniture. Un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur.
Une centaine de femmes vêtues de pantalons noirs et tee-shirts bleu marine, avec au dos la mention « police citoyenne », ont pris en main la sécurité de leur village qui compte environ 7 000 habitants.
A l’origine, il s’agissait de protéger l’école communale pour éviter que les enfants ne soient les témoins des règlements de compte et des fusillades incessantes entre bandes criminelles. Cette police féminine, que même les hommes les plus machos ont appris à respecter, est une armée de veuves, d’orphelines, de mères ayant perdu leurs enfants, de filles sans leurs cousins, de tantes sans leurs neveux.
« La police nous craint plus que les narcos »
Toutes se sont enrôlées dans la police féminine pour un motif sanglant et se sentent orgueilleuses de défendre leur communauté, abandonnée de longue date par la police. Grâce à la surveillance de ces amazones, les bandes de délinquants sont partis plus loin.
« Curieusement, la police fédérale nous craint plus que les narcos et voudrait nous désarmer, explique la « commandante » Elsa. Nous refusons catégoriquement, car il n’est plus question que l’on se défende à coups de poêle à frire. »
Patrice Gouy
SOURCE : www.rfi.fr