INCENDO
Sur le rapport entre genres & classes. Revue de presse & textes inédits
Homo- nationalisme ?
Categories: Extrême droite

L'Homme Qui Tua Liberty Valance

Entendu sur France culture, le 25 décembre 2014, la chronique « Ce qui nous arrive avec… » Jean Birnbaum, du Monde des livres.

Qu’est-ce que l’homonationalisme ? Comment se manifeste-t-il en Europe et en France ?

La venue au Front national de Sébastien Chenu, fondateur de Gaylib, mouvement de défense des droits des homosexuels longtemps associé à l’UMP, ainsi que l’« outing » de Florian Philippot par le magazine Closer pose la question des rapports entre sexualité et politique.

 A podcaster ICI.

 A propos des livres évoqués dans la chronique :

 Jasbir K. Puar, Homonationalisme. Politiques queers après le 11 Septembre, Ed. Amsterdam, 2012.

Dans le monde de l’après-11 Septembre, l’idéologie du « choc des civilisations » se combine à celle d’un « choc des sexualités ». Nous aurions d’un côté le monde occidental, tolérant et libéral, de l’autre le monde musulman, sexiste et homophobe.

Une part non négligeable du mouvement gay états-unien, en quête d’intégration et de respectabilité, s’est ainsi engagée sur la voie d’une normali­sation « homonationaliste » et soutient les guerres « contre le terrorisme ». Parallèlement, la réception américaine des images de torture d’Abu Ghraib met en évidence les difficultés du féminisme et de la pensée queer à penser les questions de race et d’impérialisme.

C’est à l’analyse de cette intrication complexe entre politique des sexualités et projets impérialistes occidentaux, qui fait pendant à la question de l’instrumentalisation du discours féministe par des politiques racistes et impérialistes, qu’est consacré Homonationalisme.

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Maxime Cervulle et Nick Rees-Roberts, Homo exoticus. Race, classe et critique queer, Armand Colin-INA,  166 p.

Préface du livre en PDF ICI.

« Maxime Cervulle et Nick Rees-Roberts dénoncent le néolibéralisme normatif » (interview dans Libération)

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Raisons politiques, N° 49, Février 2013, « Nationalismes sexuels »

Le débat autour de l’« homonationalisme », du pinkwashing et de l’« impérialisme gay » est actuellement très vif au sein des mouvements féministes, LGBT et anti-colonialistes. Ce dossier vise à alimenter la réflexion en analysant certaines des reconfigurations contemporaines des sexualités et des nationalismes.

Dans le sillage des travaux existant sur le caractère genre des nationalismes, mais aussi sur la construction des catégories sexuelles et raciales, il s’agit de mettre en lumière comment d’une part, dans différents pays d’Europe, les discours sur la sexualité contribuent à renforcer et à recomposer les frontières entre un « nous » national se voulant tolérant et progressiste et un « eux » altérisé et dépeint comme homophobe. Cette vision en termes de « blocs civilisationnels » alimente d’autre part les usages instrumentaux, par différents leaders de pays dominés, d’une homophobie patriotigue décrite comme une forme de résistance anti-hégémonique.

Ce numéro tente d’éclairer les ressorts historiques et politiques de ces discours en les replaçant dans des processus de circulation et d’interaction, non exempts de rapports de domination.

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 Didier Lestrade, Pourquoi les gays sont passés à droite, Seuil, 2012.

« Les gays virent-ils à droite ? » (interview de Didier Lestrade dans Libération)

 

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