Les népalaises perdent la bataille pour l’égalité
Quand la Constitution népalaise transforme définitivement les rêves de liberté en cauchemar patriarcal..
Elles se sont bagarrées pendant plus de sept ans pour obtenir le droit à la transmission de la nationalité népalaise à leurs enfants. Lundi 14 septembre, les femmes ont perdu. Les grands partis politiques qui tirent les ficelles de l’Assemblée constituante de Katmandou ont opté pour le statu quo.
Dans un pays ou 60 à 70% des femmes sont victimes de violence et où la première cause de décès des femmes de 15 à 49 ans est le suicide, la Constitution enfonce une bonne fois pour toutes le clou en retirant aux femmes le droit de transmettre leur nationalité à leurs enfants, car il est clair maintenant que seule celle du père compte.
De même, alors qu’un homme peut facilement transmettre sa nationalité à son épouse, une népalaise ne pourra transmettre la sienne qu’après 15 ans de vie commune.
La nouvelle Constitution devait prévoir un héritage égalitaire, sauf qu’elle est restée trop vague, ne désignant que « les enfants » plutôt que « les garçons et les filles » : les filles déjà mariées ne pourront donc pas toucher d’héritage, puisqu’elles sont sous l’autorité de leur mari (dans les milieux défavorisés, les garçons sont prioritaires à l’éducation et les filles confrontées aux mariages précoces-forcés).
Durant la mise en circulation du projet de cette nouvelle Constitution devenue effective, les féministes sont descendues dans les rues du Népal pour protester contre ce texte ne prenant pas en compte le droit des femmes et renforçant le patriarcat déjà trop présent.
Les népalaises sont, de façon officielle, des citoyennes de seconde zone aux droits restreints dans un pays déjà bien marqué par le sexisme.