L’égalité femme-homme, une question à plus de 10.000 milliards
Selon une étude menée par le McKinsey Global Institute (MGI), des progrès généralisés dans l’égalité femme-homme au niveau mondial seraient susceptibles de provoquer une croissance du PIB global de l’équivalent de 12.000 milliards de dollars (10.700 milliards d’euros).
Pour arriver à cette conclusion, l’institut a calculé le surcroît de PIB que serait susceptible de produire à l’horizon 2025 une égalité femme-homme généralisée dans le monde entier, au niveau économique (même niveau de participation en nombre de travailleurs comme en heures, participation à des secteurs à forte productivité…) mais aussi dans d’autres domaines (représentation politique, sécurité physique…), l’égalité non-économique contribuant à la progression vers l’égalité économique. Il est parvenu à un chiffre final de 28.000 milliards de dollars, l’équivalent des PIB des Etats-Unis et de la Chine combinés. MGI a ensuite travaillé sur un scénario plus «réaliste», où chaque pays se hisserait «seulement» au niveau du pays le plus performant de sa région, arrivant ainsi au chiffre de 12.000 milliards, équivalent aux PIB cumulés du Japon, de l’Allemagne et du Royaume-Uni.
A l’heure actuelle, les femmes produisent environ 37% du PIB mondial alors qu’elles représentent 50% de la force de travail. Des chiffres qui cachent évidemment des disparités importantes, puisque la contribution des femmes au PIB oscille de 17% en Inde à plus de 40% en Océanie ou en Amérique du nord.
«Même en France, au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, où des progrès substantiels ont déjà eu lieu sur le front de l’égalité femme-homme, les bénéfices du scénario le plus positif sont évalués entre 10% et 12% du PIB à l’horizon 2025», écrit le rapport, qui estime que «l’inégalité femme-homme ne constitue pas seulement un problème moral et social préoccupant mais aussi un défi économique essentiel. Si les femmes, qui représentent la moitié de la population mondiale, ne réalisent pas pleinement leur potentiel économique, l’économie mondiale en souffrira». Comme le rappelle le Guardian, la publication de ce travail survient alors que la réduction des inégalités femme-homme fait partie des objectifs de développement qui doivent être fixés sous l’égide de l’ONU.