Femmes chefs d’entreprise, ensemble depuis 70 ans pour un leadership partagé!
Retour sur la journée-événement du 70è anniversaire du réseau Femmes Chefs d’Entreprise
FCE, c’est une histoire qui démarre en 1945. A cette époque, les femmes françaises viennent d’obtenir, de haute lutte, le droit de vote et la suppression de la notion de “salaire féminin”, calculé non pas sur leur valeur et leur apport à l’entreprise mais sur ce qu’on suppose leurs besoins et/ou ce que sont les revenus de leur conjoint. Mais elles n’ont pas encore la possibilité de travailler ou d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation d’un père ou d’un mari (il faudra attendre encore 20 ans pour cela) et sont écartées de la gestion du patrimoine familial… Elles n’ont jamais siégé non plus dans aucune chambre consulaire. Une cheffe d’entreprise, depuis 1928 à la tête d’une usine de clés de serrage sise à Charleville-Mezières, décide de se présenter à la CCI. Mais pour valider sa candidature, on lui demande de présenter… Son livret militaire ! Yvonne-Edmond Foinant n’est pas du genre à laisser les barrières s’ériger devant elle : non seulement elle maintient sa candidature en dénonçant publiquement une discrimination qui écarte du pouvoir celles qui dans les faits exercent bien des responsabilités, mais elle décide aussi de réunir autour d’elle toutes les femmes de tête à qui la promesse de 1918, de leur rendre juste reconnaissance pour avoir fait tourner l’économie du pays pendant la guerre, n’a pas été tenue. Ainsi, l’année où Yvonne-Edmond Foinant devient la première femme élue à la CCI, nait l’association “Femmes Chefs d’Entreprise”.
70 ans après, ce réseau présent dans 120 pays du monde rassemble 150 000 créatrices et dirigeantes. Près de 400 d’entre elles s’étaient donné rendez-vous à Paris, le 9 octobre 2015, pour célébrer ce bel anniversaire et projeter leur association dans le futur.
C’est une journée forte en émotions et riche de contenus inspirants que ces femmes ont partagé sous les lustres du 27 avenue de Friedland.
En présence de Pascale Boistard, Secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, et de Pierre Gattaz, Président du MEDEF, qui ont tous deux réitéré leur engagement en faveur de l’entrepreneuriat au féminin, l’événement a été l’occasion d’un grand débat sur la dynamique de mixité entraînée concomitamment par le droit et la volonté des acteurs économiques : autour de la table, la députée Marie-Jo Zimmermann, auteure de la loi de quota qui pose le principe de 40% de femmes dans les conseils d’administration à l’horizon 2017, la coach experte du leadership au féminin Valérie Rocoplan, la politiste spécialiste de la parité Réjane Sénac, le Président de la CCI de Grenoble Jean Vaylet et le Président du MEDEF PACA Jean-Luc Monteil.
Cet événement fut aussi l’occasion pour le Directeur Général de KPMG France et Président de la Fondation d’entreprise KPMG, Jacky Lintignat, de présenter les grands enseignements de l’étude “Portrait(s) de femmes dirigeantes” récemment révélée.
S’en est suivie une séquence consacrée aux grandes mutations des contextes socio-économiques en quatre temps : “les hommes changent le regard sur l’égalité“ par Antoine de Gabrielli, fondateur du mouvement “Happy Men“, “les jeunes changent les règles du jeu en entreprise”, par Marianne Urmès, ex-Women’Up et co-fondatrice de Boson Project (intervenante au Programme Octave), “le digital change la relation au client” par Cyrille Chaudoit, directeur de l’innovation digitale du groupe The Links et “l’entreprise libérée change le travail” par Philippe Benquet, Président du Groupe Acorus.
C’est par un grand entretien avec Muriel Pénicaud (ex-DGRH du groupe Danone et ex-productrice du Programme EVE), Directrice Générale de Business France et ambassadrice déléguée aux investissements à l’étranger que la journée s’est conclue. Portant haut le message d’un “oser être soi” qui contient le droit à l’imperfection comme celui à l’ambition sans limites, Muriel Pénicaud a engagé l’assemblée des femmes dirigeantes réunies ce jour-là à conquérir tous les terrains de jeux que l’internationalisation de l’économie offre aux entreprises d’une France attractive, notamment du fait d’un très haut niveau de qualifications de sa population, d’un fort potentiel d’innovation du pays et de la vitalité de sa “french tech”.
Tout le bureau de FCE France, présidé par Eva Escandon, et une délégation de FCE Monde, représenté par Marie-Christine Oghly, sa vice-présidente, sont enfin venus réaffirmer les engagements de l’association pour une mixité en entreprise à la fois juste et performante, dans le digne héritage d’une Yvonne-Edmond Foinant qui reste pour plusieurs générations de femmes, aujourd’hui et demain, un modèle de courage, de détermination et d’humanisme dans le champ des affaires.
SOURCE : www.eveleblog.com