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France : sur l’IVG

Didier Conrad.0 (1)A partir du 1er avril, l’IVG sera remboursée à 100% pour toutes les femmes

L’intégralité des actes autour de l’interruption volontaire de grossesse (consultations, analyses, échographies…) sera remboursée à 100% dès le 1er avril. Il s’agissait d’une promesse de campagne de François Hollande.

En visite dans un Planning familial de Paris, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé que dès le 1er avril, toutes les femmes sans distinctions de ressources ou d’âge pourront être remboursées à 100% lors d’une interruption volontaire de grossesse (IVG). Une annonce qui intervient un an après le lancement du programme national d’actions pour améliorer l’accès à l’interruption volontaire de grossesse.

Depuis 2013, l’acte en lui même était concerné par ce remboursement par la sécurité sociale. Désormais, la prise en charge s’étend donc aussi aux consultations, aux analyses et aux échographies.

Cette annonce de la ministre de la santé fait suite à une promesse de campagne de François Hollande. Lors de son discours de campagne le 8 mars 2012, François Hollande avait annoncé vouloir rendre l’IVG gratuite et anonyme pour toutes les femmes. De plus, il avait annoncé vouloir un centre IVG dans tous les établissements hospitaliers. Pour l’heure, seul le remboursement de l’IVG a donc été acté.

L’accès à l’IVG toujours compliqué

Pour autant, le principal obstacle à l’IVG reste l’accès aux soins. A Paris, le nombre de centres pratiquant l’avortement est passé de 13 en 1999 à 9 en 2015. Le nombre d’IVG restant constant chaque année (environ 220.000 par an, selon l’Ined), les services, sont de fait, surchargés. C’est pourquoi, en 2014, 3.000 Françaises ont préféré avorter à l’étranger, dans des pays où la pratique est plus facile d’accès qu’en France.

De plus, depuis plusieurs années, les actions anti-IVG se multiplient. En juillet dernier, trois militants catholiques à peine majeur ont fait irruption dans un centre parisien. Plus récemment, c’est Marion Maréchal Le Pen qui a annoncé, en pleine campagne pour les régionales de décembre, qu’elle voulait « supprimer les subventions aux associations politisées, dont les plannings familiaux (…) des associations politisées, qui véhiculent une banalisation aujourd’hui de l’avortement », si elle était élue.

Une femme sur trois y a recourt une fois dans sa vie

C’est la loi Veil qui a permis de dépénaliser l’avortement en France en 1975. Aujourd’hui, 33% des femmes y ont recourt une fois dans leur vie, en moyenne vers 27 ans. En outre, seul 9% des femmes ont subit plus d’une IVG.

Les responsables du Planning familial reconnaissent « les avancées » apportées par le plan et la loi santé, mais déplorent encore de fortes inégalités territoriales. Malgré la circulaire de juillet 2015 rappelant aux centres leurs obligations en matière d’accès à l’IVG, « les blocs ferment autour du 15 août et les femmes n’ont pas toujours le choix de la méthode », souligne Danielle Gaudry, du Planning familial 94.

Il existe deux types de méthodes, l’une médicamenteuse qui peut être réalisée dans les cinq premières semaines de grossesse, soit au maximum sept semaines après le début des dernières règles. L’autre instrumentale peut être pratiquée jusqu’à la fin de la 12e semaine de grossesse, soit 14 semaines après le début des dernières règles. Cette seconde méthode est pratiquée obligatoirement en établissement de santé.

« Des mesures avant l’été »

Lors de cette visite du Planning familial, la ministre est aussi revenu sur le bilan du programme national d’actions pour améliorer l’accès à l’IVG. Elle a souligné que  » la majorité des mesures ont déjà été prises ». Puis, elle a ajouté que la suppression du délai de réflexion d’une semaine, le renforcement de l’offre de proximité, la possibilité pour les sages-femmes de réaliser des IVG médicamenteuses, et pour les centres de santé des IVG instrumentales « seront mises en oeuvre avant l’été ». Enfin, chaque Agence régionale de santé (ARS) devra formaliser un programme régional pour améliorer l’accès à l’IVG.

Les outils d’information ont été également renforcés. Lancé le 28 septembre, le numéro national d’information (0800 08 11 11), anonyme, gratuit et accessible 6 jours sur 7, a ainsi reçu plus de 2.000 appels par mois. Dans le même temps, était organisée une campagne d’information, « IVG, mon corps, mon choix, mon droit » pour rappeler aux femmes leurs droits et renforcer la notoriété des outils d’information officiels sur l’IVG. Le nombre de visites sur le site ivg.gouv.fr a doublé pendant la campagne d’information (entre 160.000 et 180.000 par mois).

SOURCE : www.itele.fr

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