INCENDO
Sur le rapport entre genres & classes. Revue de presse & textes inédits
PDG : où sont les femmes?
Categories: Monde : Amériques

Lee Miller 1907-1977 (1)

Pour la troisième année de suite, la part de femmes a baissé chez les nouveaux PDG au sein des 2500 plus importantes sociétés cotées en bourse dans le monde.

Les mouvements comme L’effet A, qui prônent une plus grande place des femmes dans les directions d’entreprises, ne trouveront pas beaucoup de réconfort à la lecture du dernier rapport de Strategy&, la division conseil stratégique de la firme PwC.

Pour la troisième année de suite, la part de femmes a baissé chez les nouveaux PDG au Canada et aux États-Unis, parmi les 2500 plus importantes sociétés cotées en bourse dans le monde. Sur 87 nouveaux dirigeants en Amérique du Nord, une seule était une femme, soit Andrea Greenberg, de l’américaine Madison Square Garden, une filiale de Cablevision.

À l’échelle mondiale, à peine 2,8 % des nouvelles nominations concernaient des femmes en 2015, tandis que la proportion dépassait les 5 % l’année précédente. Sur les 359 nouveaux PDG recensés en 2015, 10 seulement étaient des femmes.

Il s’agit du plus faible taux de recrutement de femmes dirigeantes depuis 2011. Difficile de parler d’une tendance, mais on peut au minimum parler de stagnation.

Pourtant, si on élargit aux 12 dernières années, le Canada et les États-Unis ont nommé davantage de femmes comme chefs d’entreprise, avec 4 %, devant la Chine (3,7 %), l’Europe de l’ouest (2,3 %) et le Japon (0,9 %). Les dirigeantes se concentrent encore dans les entreprises de service plutôt que les industries.

Pour de rares Sophie Brochu à la tête de Gaz Métro ou Monique Leroux, qui a terminé son mandat à la tête de Desjardins, l’accès des femmes aux postes de direction reste difficile, même pour les conseils d’administration. Faudrait-il une loi pour imposer un minimum?

La France s’est dotée d’une loi qui forcera toutes les entreprises du CAC 40 — le principal indice de la bourse de Paris — à compter 40 % de femmes dans leur conseil d’administration d’ici le 1er janvier prochain. Au dernier décompte, à peine 12 des 40 entreprises s’y conformaient.

Beaucoup de mouvement

Si les femmes n’en profitent pas, ce n’est pas parce que les changements sont moins nombreux à la tête des entreprises. En 2015, 16,6 % de ces 2500 sociétés ont changé de PDG. Un sommet depuis 16 ans, selon Strategy&.

Les fusions ou acquisitions d’entreprises sont en cause: 2015 a été une année record à ce chapitre dans le monde, avec des transactions totalisant 4600 milliards de dollars, selon les données de Thompson Reuters.

La multiplication des actionnaires activistes, dont je vous parlais ici, force aussi les administrations à changer leurs pratiques. Ainsi, moins de 7 % des nouveaux PDG sont aussi président du c.a. La proportion atteignait près de 50 % au début des années 2000!

«L’époque des PDG empereurs qui président un conseil d’administration formé d’initiés est terminée, estime Per-Ola Karlsson, consultant chez Strategy&. Non seulement en raison des nouvelles règles, mais aussi avec l’adoption de politiques de gouvernance par les entreprises.»

C’est quelque chose comme une bonne nouvelle.

SOURCE : www.lactualite.com

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