Vu de Dieppe : à Brigthon, hommes et femmes torses nus !
Samedi après-midi sur la plage de Brighton. Le vent souffle fort mais le soleil est de sortie. Pendant que des enfants barbotent dans l’eau, que les touristes se régalent de fish & chips et que les terrasses se remplissent à foison, un groupe se forme sur la promenade. Quelques hommes, mais surtout des membres de la gent féminine.
Dès lors que le groupe atteint une taille considérable, les dizaines de personnes présentes font tomber le haut en chœur et se mettent à battre le pavé pancartes à la main. Leur revendication : « Free the nipple » (libérez le téton) !
Après un premier rassemblement réussi l’année dernière, les Brightoniens et Brightoniennes ont répondu présent, en encore plus grand nombre samedi dernier, pour promouvoir une meilleure acceptation des poitrines féminines dans la société britannique. Au-delà de l’image de seins dévêtus, ce rassemblement vise avant tout à soulever des problèmes sérieux d’ordre sociétal et égalitariste.
Torse nu pour tout le monde
Au cœur du combat des participants : le sujet de la désexualisation des seins. Selon eux, il est en effet toujours insensé que de nos jours les hommes puissent se dévêtir le torse dès lors que le soleil pointe le bout de son nez mais que les femmes doivent encore se couvrir la poitrine en toutes circonstances. Pour promouvoir leur marche et appeler la population à les rejoindre samedi dernier, les organisatrices ont d’ailleurs eu la maline idée de placarder des affiches tape-à-l’œil aux quatre coins de la ville. Sur celles-ci, on voit quatre femmes torses nues fixer l’objectif. Aucune censure à prévoir toutefois, car leurs poitrines ont été remplacées par celles d’hommes, le tout accompagné du message suivant : « Choqués ? Pas de panique, il s’agit de torses masculins ». Ou comment résumer l’étrange sexualisation d’une partie du corps en une image.
Selon de nombreuses participantes, l’un des principaux problèmes qu’elles rencontrent aujourd’hui est le fait de ne plus se sentir à l’aise lorsqu’elles allaitent en public, même dans une ville aussi ouverte que Brighton. « J’utilise mes tétons pour nourrir mes enfants et il s’agit simplement d’une partie naturelle de mon corps, pas d’un organe sexuel, a souligné Beckah Hawkins, 37 ans. Je ne devrais ressentir aucune gêne en faisant cela et il est important pour moi d’éduquer nos enfants à comprendre une chose aussi simple que cela. Récemment j’ai eu une expérience très désagréable dans un supermarché lorsqu’un homme m’a fixée en me disant que ce que je faisais était dégoûtant. Nous sommes en 2017, il faut que l’on lutte contre de tels propos et c’est pour cela que je suis présente aujourd’hui. »